Envol des réseaux virtuels : des rencontres à tous les étages
Si les sites de rencontres se sont désormais affirmés comme une pratique commune, ils ont trouvé, depuis quelques années, une forte concurrence dans d’autres espaces ouverts sur internet et notamment dans les réseaux sociaux.
Espace privé – Espace public
Dans les années 2000, l’arrivée des blogs mais surtout du Micro-blogging a modifié un peu les frontières entre espace privé et public sur le web. La tendance était relativement nouvelle. Elle consistait, en effet, (et consiste toujours), pour un certain nombre de blogueurs à raconter au vue et au su de tous, les événements de sa « petite journée », au fil de son déroulement. Dans ses journaux de bord, ce n’est pas tant le contenu que sa dimension personnelle ou le ressenti qui était mise en avant et en public. Du blog de célébrités ou d’hommes politiques, la tendance a touché un public de plus en plus large. Elle n’a fait que se confirmer avec l’arrivée d’outils conçu très exactement pour y répondre. Facebook la consacra. Rapidement, de nombreux sites et réseaux sociaux se sont constitués et ont embrayé sur le même mode, chacun avec ses particularité : twitter, instagram, etc…
Photographie, états d’âmes, petites confidences entre « amis » ou « followers », on y expose sa vie, son quotidien, ses émotions, au plus ou moins grand nombre, en fonction de l’ambition de chacun de collectionner des followers. Dans le brouillage des cartes relativement récent lui aussi, entre domaine privé et public, réel et virtuel, certains perdent même quelquefois leurs repères. On se souvient d’incidents survenus au sujet de posts Facebook qui ont coûté à certains un licenciement, un clash familial, ou même encore un cambriolage. Tous les amis ne sont pas bon à suivre et quelquefois la réalité rattrape douloureusement les univers virtuels que certains peuvent s’inventer derrière leur écran.
Des rencontres « désintéressées »
Quoiqu’il en soit, en brouillant totalement les limites entre espace privé et espace public, les sites de réseaux sociaux ont, pour une part au moins, concurrencé directement les sites de rencontre avec un avantage sur eux : la gratuité et, peut-être encore, un certain « désintéressement » affiché. En un mot, même les personnes en mal de rencontres peuvent chercher à en faire via ce type d’outils, sans le déclarer de manière aussi tranchée que ne peut l’être l’inscription sur un site prévu à cet effet (cf certains petits préjugés ou « tabous » évoqués précédemment).
Sur le terrain de la rencontre en ligne, des sites comme Facebook favorise largement l’extension du réseau relationnel. Il est même conçu pour ça : « je connais un tel, qui connait un tel qui m’invite à l’ajouter ». Parfois, tout cela donne une impression de familiarité et permet de rompre la glace. Pour faciliter encore les choses, les réseaux sociaux disposent désormais presque tous de chatlines qui favorisent les échanges privés. A cela, il faut encore ajouter les groupes par centre d’intérêt que FB a particulièrement poussé ces dernières années.
Limites des réseaux sociaux en matière de rencontre en ligne
Avec l’argument de la gratuité, l’expression de données privées (ressentis, photos, partages, commentaires, etc…), la facilité d’ajout par jeu de réseaux, et quelquefois un sentiment de rencontre plus informelles et moins dirigées que sur des sites dédiés, les réseaux sociaux ont ouvert à leur manière des espaces pour les rencontres. Ils n’ont pourtant pas éclipser le grand intérêt de nombreuses personnes en recherche sérieuse pour les sites spécialisés dans ce domaine. D’ailleurs, du fait de leur gratuité et de leur grande ouverture, il faut être conscient que les contrôles mis en place sur les réseaux sociaux ne permettent pas toujours de s’assurer à qui l’on a à faire. Le phénomène se complique d’autant avec l’explosion des fausses identités dont ils sont le théâtre sur les réseaux sociaux. Ici, les « amis » n’ont parfois d’amis que le nom que leur donne FB. Quand un service est payant, une sécurité est inévitablement ajoutée. C’est une chose de créer un faux compte gmail pour créer un compte sur un réseau social, c’en ‘est une autre que de se créer une fausse identité de toutes pièces et d’utiliser un faux moyen de paiement ou une fausse carte bancaire sur un site de rencontre.
Les chatlines
Aux sites de rencontre à inscription formelle sont venus encore s’ajouter les nombreuses chatlines disponibles sur le web. On peut ainsi trouver des sites ou même des applications téléphoniques, sms ou mobiles gratuites au payantes, qui leur sont entièrement dédiés. Par certains côtés, cela rappelle un peu le minitel des premières heures ou même les réseaux IRC ou newsgroups des premiers temps d’internet. Quand elles sont ouvertement orientées sur la « rencontre », ces chat lines favorisent bien plus les relations éphémères que celles sur la durée, d’où la légèreté des informations qu’on y trouve sur ses interlocuteurs et le peu de contraintes à l’inscription. Là encore, pour qui cherche une union durable, ce type de service est à éviter. Il n’a rien de comparable avec l’environnement des sites de rencontres sérieux avec profils vérifiés des candidats, ni avec la qualité des échanges en ligne que l’on peut y avoir.
En dehors de ces chatlines orientées « rencontres passagères », on peut encore trouver les technologies de chat installées sur bien d’autre sites qui ne sont pas positionnés du tout sur la rencontre : sites thématiques, sites d’intérêt, sites personnels… Comme elles ouvrent des espaces de dialogue autour de centres d’intérêts, on peut quelquefois y faire des rencontres de manière très casuelle. A ce sujet, voir notre article sur une Rencontre en ligne hors du commun survenue à un proche de la rédaction.
Réseaux sociaux ou sites de rencontre ?
Si le web s’est ouvert à de nombreux échanges privés, pour qui veut vraiment rencontrer quelqu’un et avoir une relation sérieuse, il est bien plus efficace de se rendre dans des espaces adaptés pour cela. Dans le monde réel, on privilégie les rencontres entre amis, les contacts sociaux, les lieux où se retrouver autour de centres d’intérêts communs (univers associatifs, centre de loisirs, etc…) Dans les mondes virtuels, les sites de rencontre spécialisés et qualifiés restent les endroits privilégiés. Cela ne signifie pas qu’il soit impossible de rencontrer l’âme sœur en dehors d’eux, mais c’est en général, plus difficile et plus fortuit.
Il faut aussi garder à l’esprit que les identités totalement factices sont bien plus fréquentes sur des sites qui ne requièrent qu’une adresse email pour l’inscription et parfois ne la vérifient même pas. De leur côté, les sites de rencontre sur abonnement opèrent un contrôle plus important de leurs membres, ne serait-ce que par le moyen de paiement. Quand il s’agit d’un site spécialisé autour de valeurs et de croyances, un filtrage supplémentaire s’opère aussi dès l’entrée. Les intentions déclarées et le positionnement très clair de Sanctusraphael sur des valeurs chrétiennes freinent d’emblée un certain nombre de trublions aux motivations moins sérieuses : ils savent, en effet, qu’ils auront certainement bien plus de succès dans leurs entreprises sur des sites généralistes moins regardants sur le sens véritable de l’union.